Trente ans de prévention

Le 3 octobre 1988, jusqu’à 420mm de pluie s’abattent sur la ville de Nîmes en 10 heures : 14 millions de m³ d’eau traversent la ville générant un débit de pointe de 480m3/s pour le cadereau d’Alès, 220m3/s pour le cadereau d’Uzès.

Bilan : 9 morts (auquel il convient d’ajouter 2 victimes d’un accident d’hélicoptère), 4 milliards de francs de dégâts (valeur 1988).

Depuis cette date, la Ville de Nîmes et, depuis sa création, la Communauté d’agglomération Nîmes Métropole ont multiplié les actions de prévention des inondations.

Le PPCI 1990-2006 a été mis en œuvre par la Ville de Nîmes, il a permis :

• La mise en place du système d’alerte inondation ESPADA
• L’instruction des documents d’urbanisme sur la base de l’article R111-3 du code de l’urbanisme valant PPRI
• L’aménagement localement des lits des cadereaux hors Zone urbaine dense (ZUD)
• La création de 18 bassins de rétention amont pour une capacité d’environ 800 000 m³ et 4 bassins de compensation aval pour une capacité de 600 000 m3

Au 31/12/2006, 68,9 M€HT de travaux ont été réalisés dont 30,8 M€ à la charge de la Ville de Nîmes, 17 M€ pour l’État, 5 M€ pour le Département, 3,4 M€ pour la Région, 12,5 M€ pour les ASF et 0,2 M€ pour la SNCF.

Après les graves inondations de 2002 et 2005, la Ville de Nîmes a initié le PAPI 1 Nîmes Cadereaux.

Ce plan a permis d'établir un niveau de protection adapté à la ville, capable de faire face à des événements similaires à celui de 2005 (environ 250 mm de pluie en 12 heures).

Des travaux d'envergure ont été programmés pour protéger la ville contre les crues provoquées par de tels orages.

Le PAPI 1, structuré en 5 axes, a permis :

• De mettre en place des actions de sensibilisation du public (Axe 1)
• D’améliorer la surveillance, la prévision et l’alerte aux crues grâce au système ESPADA (Axe 2)
• D’acter le Plan de prévention des risques naturels d'inondation (PPRI) réalisé par l’État (2012), et de mettre en œuvre des actions de réduction de la vulnérabilité (Axe3)
• De continuer le déploiement de bassins de rétention amont (Axe 4)
• De réaliser l’ouvrage transitant le cadereau d’Alès sous la ZUD pour un montant d'environ 50M€HT (Axe 5)

Au total, 92,6 M€HT ont été investis, dont 70 M€HT de travaux, répartis ainsi :

• 45,5 M€ par la Ville de Nîmes (dont 14,1 M€ non subventionnés)
• 25 M€ par l'État
• 9,7 M€ par Nîmes Métropole
• 6 M€ par la Région Occitanie
• 4,8 M€ par le Conseil départemental du Gard
• 1,6 M€ par d'autres financeurs (DRAC, Agence de l’Eau…)

Ce nouveau PAPI était structuré sensiblement de la même façon mais était décomposé en 7 axes portant sur les mêmes thématiques que le PAPI 1. Les actions qui le composent ont été réalisées dans la continuité du précédent.

Ce PAPI a été transféré de la Ville de Nîmes vers Nîmes Métropole avec le transfert de la compétence “Travaux de prévention des inondations” au 1^er janvier 2018.

Les travaux les plus significatifs sont :

• La mise en œuvre du bassin des Antiquailles
• L'achèvement du cadereau d’Alès
• La poursuite de l’aménagement du cadereau d’Uzès

Au 10/09/2021, 60,1 M€HT ont été investis, dont 40,7 M€HT de travaux, répartis ainsi :

• 15,9 M€ par la Ville de Nîmes
• 16,6 M€ par l’État
• 18,9 M€ par Nîmes Métropole
• 14,76 M€ par la Région Occitanie
• 5,2 M€ pour le Conseil départemental du Gard
• 0,7 M€ autres financeurs (DRAC, Agence de l’Eau...).

Ce dernier PAPI est structuré en 7 axes comme le PAPI 2. Il est animé par l’Établissement public territorial de bassin (EPTB) Vistre Vistrenque. Il rassemble en une seule convention les PAPI Nîmes Cadereaux et Vistre.

Les actions des précédents PAPI sont poursuivies et élargies à l’ensemble des communes du bassin versant du Vistre. Sur Nîmes, il vise principalement à achever l’aménagement du cadereau d’Uzès.

Son budget est de 113,19 M€ répartis ainsi :

• 1,64 M€ par la Ville de Nîmes
• 58,56 M€ par l’État
• 20,73 M€ par Nîmes Métropole
• 14,76 M€ par la Région Occitanie
• 10,81 M€ par le Conseil départemental du Gard
• 3,3 M€ par l’EPTB Vistre Vistrenque
• 3,66 M€ pour les autres financeurs et maîtres d’ouvrage

Les travaux de protection contre les inondations (PAPI) à Nîmes ont pour but de limiter les risques face à des pluies intenses, comme celles de 2005 où 250 mm de pluie sont tombés en 12 heures. Ce type d’événement a une probabilité de 1 sur 40 chaque année, ce qui ne signifie pas qu’il survient tous les 40 ans.

Le PPRI vise, lui, à protéger contre des crues encore plus exceptionnelles, comme celle du 3 octobre 1988, où 420 mm de pluie sont tombés en 10 heures. Cet événement a une probabilité de 1 sur 200 chaque année.

Les nouveaux ouvrages, comme le bassin des Antiquailles, permettront de réduire l’impact des crues. Par exemple, pour un scénario similaire à celui de 1988 avec un débit de crue de 480 m³/s, le cadereau d’Alès verra son débit réduit de 200 m³/s.

Au-delà des travaux qu'ils permettent de financer, les PAPI et PPRI mettent également l'accent sur la connaissance du risque, l'alerte, la gestion de crise, et la réduction des vulnérabilités.

Les travaux menés au cours des 30 dernières années visent à limiter les dégâts des crues fréquentes et, surtout, à protéger des vies en retardant le pic de crue.

Cela permet d’alerter plus tôt, d’organiser les secours plus efficacement et de mieux gérer la crise.

L’objectif est clair : renforcer la résilience de notre territoire face aux inondations, tout en gardant à l’esprit qu’aucune protection n’est infaillible.