Programme d’actions de prévention des inondations - PAPI3
Dans le cadre de la compétence Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations (Gemapi), qui lui est dévolue depuis le 1er janvier 2018, Nîmes Métropole n’a de cesse de vouloir limiter les inondations sur son territoire, en investissant des milliers d’euros pour l’aménagement des cours d’eau et en assurant la gestion des ouvrages (digues, barrages).

Le contexte
Le territoire de Nîmes Métropole est fortement inondable, que ce soit par débordements ou phénomènes de ruissellements torrentiels. Les terribles précipitations du 3 octobre 1988, qui avaient atteint 420 mm au Mas de Ponge, sont encore dans les mémoires.
L'Agglomération réalise donc des travaux d’envergure inclus dans des Programmes d’actions de prévention des inondations (PAPI). Après ceux de l’Ile-de-France, les plus importants PAPI de France sont ceux de Nîmes : PAPI I (2007-2014), PAPI II Nîmes Cadereaux (2015-2021), et le PAPI 3 Vistre (2022-2028).
Notre territoire sait tenir ses engagements : ces opérations, incluses dans les PAPI I et II, ont déjà représenté un investissement de la Ville de Nîmes et de Nîmes Métropole de plus de 140 millions d’euros de travail (70 actions réalisées). Les travaux totaux réalisés depuis 1990 avoisinent les 250 millions d’euros. Retrouvez ici le bilan de ces 30 dernières années.
Depuis 1988, grâce aux PAPI, le niveau de protection du territoire est en nette augmentation mais il doit continuer à être optimisé. Le PAPI 3 Vistre, qui se déploie sur Nîmes et d’autres communes du bassin versant du Vistre et des Costières depuis 2022, totalise plus de 126 millions d’euros d’investissement dont 100 millions d’euros de travaux (88 actions à réaliser).
A noter que ces investissements très importants sont fortement soutenus par le co-financement des partenaires du PAPI : État (30 à 50 %), Région Occitanie (10 à 20 %), Département du Gard (10 %), sans oublier l’Europe (20 %).
La Gemapi désigne la Gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations.
Elle regroupe quatre missions principales :
- L'aménagement des bassins versants
- L'entretien et l'aménagement des cours d'eau
- La défense contre les inondations
- La protection des écosystèmes aquatiques
Tel que prévu par la loi NOTRe par l’article L. 211-7 du Code de l’environnement, par délibération du Conseil communautaire du 18/09/2017, les compétences suivantes ont été transférées à Nîmes Métropole :
- Aménagement des bassins ou des fractions de bassins hydrographiques
- Entretien et aménagement des cours d’eau, canaux, lac ou plan d’eau, y compris leurs accès
- Défense contre les inondations et contre la mer
- Protection et restauration des sites, des écosystèmes aquatiques et des zones humides ainsi que des formations boisées riveraines
Dans le cas particulier du territoire de Nîmes Métropole, cette compétence s'exerce principalement avec une mission “Entretien et aménagements des cours d’eau en vue de prévenir les inondations”, qui est assurée par Nîmes Métropole grâce aux Programmes d’actions de prévention des inondations (PAPI).
Plusieurs bassins versants (voir paragraphe ci-dessous) co-existent aujourd'hui sur notre territoire, avec chacun son programme d'actions :
- Le PAPI 3 Vistre, porté conjointement par l’EPTB Vistre Vistrenque et Nîmes Métropole. Il concerne 23 communes de notre agglomération situées sur le bassin versant du Vistre
- Le PAPI 3 Gardons qui concerne les communes de notre agglomération situées sur le bassin versant des Gardons, porté et mis en œuvre par l’EPTB Gardons
- Le Plan Rhône qui concerne les communes situées sur le bassin versant du Rhône, porté et mis en œuvre par le Symadrem
Le financement de ces programmes d'actions est assuré par :
- Le budget général de Nîmes Métropole
- Des transferts de charges des communes de l'agglomération
- Des cofinancements (Union européenne, État, Région, Département)
- La taxe Gemapi dont le fonctionnement est détaillé dans notre rubrique Tarifications
Le territoire de Nîmes Métropole est réparti sur quatre bassins versants principaux :
- Bassin versant du Gardon
- Bassin versant du Rhône
- Bassin versant du Vidourle
- Bassin versant du Vistre
Cette répartition géographique des eaux pluviales sur ces quatre bassins versants reflète la diversité hydrographique du territoire de Nîmes Métropole. Le bassin versant du Vistre occupe une place particulièrement importante, notamment pour la ville de Nîmes elle-même. Il est caractérisé par une forte expansion démographique et urbaine, ainsi qu'un risque d'inondation significatif.
Nîmes Métropole travaille en collaboration avec les établissements spécialisés de chaque bassin versant pour assurer la Gemapi (Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations). Cette coordination permet de gérer efficacement les eaux pluviales sur l'ensemble du territoire tout en respectant les caractéristiques propres à chaque bassin.
Le projet PAPI 3
S'inscrivant dans la continuité des PAPI précédents, le PAPI 3 Vistre 2022-2028 prévoit d'augmenter la résilience du territoire, notamment par l'amélioration de la prévision et de la gestion de crise, la réduction de la vulnérabilité et l'augmentation du niveau de protection via des travaux hydrauliques.
Sur le territoire de Nîmes Métropole, la majeure partie des actions de prévention des inondations concernent le bassin versant du Vistre.
Les chantiers majeurs du PAPI 3
Dans le cadre du PAPI 3 Vistre, deux importants ouvrages hydrauliques sont en cours de construction à Nîmes pour lutter contre les inondations.
Il s'agit de deux tunnels de 3,3 mètres de diamètre, totalisant une longueur de 2,5 km, qui augmenteront considérablement la capacité d'écoulement des cadereaux d'Uzès et des Limites.
Ce projet ambitieux, dont les travaux ont débuté en 2024, vise à multiplier par 10 la capacité hydraulique de ces cadereaux, passant de 8 à 80 m³/s, afin de réduire significativement le risque d'inondation dans la partie est de la ville.
Entré en service fin 2022, le site d’Antiquailles, composé d’un ouvrage de transfert et d’un bassin-carrière, joue un rôle-clé pour prémunir les Nîmois des inondations.
Les vastes Programmes d’actions de prévention des inondations (PAPI) ont permis de réaliser de multiples bassins de rétention en amont, de recalibrer des cadereaux dans la zone urbaine, de créer des bassins de compensation à l’aval.
Les travaux les plus significatifs ont porté sur le creusement du bassin-carrière des Antiquailles et sur son ouvrage de transfert, véritable réseau de canalisations de grandes dimensions, déployé de mars 2021 à octobre 2022.
Situé au croisement de la route d’Alès (N106) et de l'ancienne route d'Anduze, le site est désormais fonctionnel et joue un rôle de protection actif.
La mission de cet ouvrage colossal ?
Collecter les eaux pluviales qui ruissellent le long des collines en amont du cadereau d’Alès, et les dévier vers l’ouvrage d’Antiquailles.
À l’issue de chaque épisode pluvieux, un système de pompage permet de renvoyer les eaux collectées dans le bassin-carrière, vers la partie basse du cadereau, et ainsi de le vider en prévision d’un nouvel épisode pluvieux.
Extraites jusqu’à 70 mètres de profondeur, la terre et les pierres de cette gigantesque carrière de 7,5 hectares, sont revendues pour réduire le coût de réalisation des travaux du bassin des Antiquailles.
Avec la poursuite du creusement, sa capacité de rétention augmentera d’environ 200 000 m³ par an pour atteindre 1,8 millions de m³ à l’horizon 2033, soit deux fois plus que la capacité totale des 21 bassins de rétention existants réunis qui est de 900 000 m³. L’ouvrage interceptera alors 20 % des eaux pluviales en amont du cadereau d'Alès.
Le Vistre de la Fontaine, seul cours d’eau permanent du secteur de Nîmes, a été intégralement restructuré sur un linéaire total de 2,8 km entre le boulevard Allende et le chemin du Bachas à Nîmes en 2024.
Les travaux conduits visent notamment à :
- La prévention des inondation par l'élargissement du lit du Vistre jusqu’à 40 m de large (contre 5 à 10 m actuellement)
- La construction d'un bassin écrêteur de crue d’une surface de 5,2 ha et d'un volume de 107 000 m3 afin de ne pas aggraver les inondations à l’aval de Nîmes
- La restauration morphologique du Vistre afin d'améliorer son attractivité écologique.
Cet ouvrage d'une capacité de rétention de 52 000 m3 contribue à protéger le secteur du cadereau de Camplanier amont.
La prévention des inondations en vidéo
Le saviez-vous ?
Qu'appelle-t-on un cadereau ?
Un cadereau est un ruisseau ou torrent à sec sillonnant la ville de Nîmes, situé notamment au pied de bassins versants, et permettant de canaliser les eaux pluviales lors de fortes pluies.
Deux d’entre eux, les cadereaux d’Uzès et d’Alès, convergent directement vers le centre historique de la ville.